Séminaire Nuit : 5 février 2021
Cette séance, toujours en visioconférence, aura lieu le vendredi 5 février de 10h00 à 13h00, avec “La nuit de Maurice Blanchot à Marguerite Duras : vision nocturne éclairée par la pensée et la poésie chinoises” par Brigitte Duzan et Yang Xi et “Pour une phénoménologie de la nuit : l’être-au-monde et son ombre” par Pamela Krause (lien donné sur inscription auprès des organisateurs du séminaire, Marie Laureillard et Patrick Otto, ou via langarts@orange.fr).
Programme : Séminaire nuit affiche 5 février 2021
La nuit de Maurice Blanchot à Marguerite Duras : vision nocturne éclairée par la pensée et la poésie chinoises par Brigitte Duzan et Yang Xi
- Dialectique du jour et de la nuit chez Maurice Blanchot (Brigitte Duzan). Dans la pensée de Blanchot, l’œuvre considérée comme expérience s’entend comme expérience nocturne. Du plus profond de la nuit naît l’autre nuit, celle où surgissent souvenirs et fantômes : la pensée de Blanchot rejoint ici celle de Zhuangzi et des taoïstes dans un cycle toujours mouvant et toujours imprécis entre yin et yang. Et c’est là aussi que l’on rejoint la nuit de Marguerite Duras.
- La nuit chez Marguerite Duras à la lumière de la pensée taoïste et de la poésie chinoise (Yang Xi). La nuit est partout chez Marguerite Duras : c’est sa toile de fond préférée. Ni diurne ni nocturne, ni positive ni négative, la nuit chez Duras est implicitement conforme aux deux grands principes de la pensée taoïste : celui du yin et du yang et celui du cours cyclique de l’univers. Si la nuit est liée à la peur, à la maladie et à la mort, elle est aussi promesse et espoir de l’aube, première lueur du jour qui est aussi liée à l’image symbolique de l’inspiration créatrice.
Brigitte Duzan, chercheuse indépendante en littérature et cinéma chinois et traductrice du chinois, est fondatrice et animatrice des sites <chinesemovies.com.fr> sur le cinéma chinois et <chinese-shortstories.com/> sur la littérature chinoise, dans ses aspects historiques et contemporains. Ses recherches et traductions sont principalement axées sur la littérature féminine chinoise et la nouvelle chinoise, en littérature ancienne et contemporaine, ainsi que sur le cinéma adapté de cette littérature.
Yang Xi est Maître de conférences à l’Université des langues et des cultures de Pékin, après avoir obtenu un Doctorat en littérature comparée à l’Université normale de Pékin avec une thèse intitulée Un univers sombre mais positif, étude thématique de l’œuvre de Marguerite Duras (积极的黑色世界——杜拉斯创作主题研究), publiée aux presses de l’Université des langues et des cultures de Pékin (2019). Elle est actuellement Professeure de chinois détachée auprès de l’Inalco.
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Pour une phénoménologie de la nuit : l’être-au-monde et son ombre par Pamela Krause
En quoi la nuit se pose-t-elle, tant sur le plan phénoménologique que littéraire, comme l’expérience, angoissante, d’une cessation de monde, d’une retombée dans un néant et chaos primordiaux ? Le néant qui renvoie à l’absence de monde est étranger à la connaissance, au langage et à la représentation, renvoyant précisément à la nuit. En quoi une telle angoisse permet-elle malgré tout de mieux éprouver le monde, comme par contraste ? Telles sont les questions au cœur de la présentation. Le monde est sortie du chaos, des ténèbres : il entretient donc avec la nuit un rapport dialectique et nécessaire, sensible jusque dans le rythme circadien de l’homme…
Pamela Krause est doctorante en littérature française à Sorbonne université (dir. Christian Doumet) dans le cadre du laboratoire CELLF (Centre d’étude de la langue et des littératures françaises) en cotutelle avec le département de philosophie de l’Université catholique du Louvain (dir. Jean Leclercq). Dans sa thèse, elle interroge l’éloge du monde dans la poésie du XXème, tant au niveau de l’imaginaire qu’au niveau philosophique. Pamela Krause est chargée de cours de philosophie à Paris X et de méthodologie à Sorbonne université.